Une mise en scène surprenante, assemblage d’objets hétéroclites, attire l’attention sur la vitrine du siège de la gendarmerie du centre-ville de Poitiers. Un mannequin en uniforme et aux nombreuses décorations présente un tableau promotionnel du concours de recrutement d’officier de la gendarmerie nationale : « vous aimez la discipline, commander, prendre des décisions, l’ordre public, manager une équipe, avoir des responsabilités » ? Alors postulez pour une formation rémunérée, avec un logement de fonction et une possibilité de carrière évolutive ! Sur la droite, imprimé sur une bannière, un officier promeut le poste de « manager d’équipe expert(e) de la sécurité ». La juxtaposition d’éléments militaires (l’uniforme, les décorations, le titre du poste concerné), de la mode (le mannequin disposé en vitrine) et du management (catch phrases et graphismes inspirés du monde de l’entreprise) interrogent sur les évolutions du statut de cette institution régalienne qu’est la gendarmerie. Loin de l’image d’une institution souveraine et indépendante, cet agencement, visiblement local et artisanal, évoque en arrière-plan l’hybridation des registres privé et public associée aux réformes néo-managériales des services publics liés à la justice et à sa mise en œuvre.
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Une mise en scène surprenante, assemblage d’objets hétéroclites, attire l’attention sur la vitrine du siège de la gendarmerie du centre-ville de Poitiers. Un mannequin en uniforme et aux nombreuses décorations présente un tableau promotionnel du concours de recrutement d’officier de la gendarmerie nationale : « vous aimez la discipline, commander, prendre des décisions, l’ordre public, manager une équipe, avoir des responsabilités » ? Alors postulez pour une formation rémunérée, avec un logement de fonction et une possibilité de carrière évolutive ! Sur la droite, imprimé sur une bannière, un officier promeut le poste de « manager d’équipe expert(e) de la sécurité ». La juxtaposition d’éléments militaires (l’uniforme, les décorations, le titre du poste concerné), de la mode (le mannequin disposé en vitrine) et du management (catch phrases et graphismes inspirés du monde de l’entreprise) interrogent sur les évolutions du statut de cette institution régalienne qu’est la gendarmerie. Loin de l’image d’une institution souveraine et indépendante, cet agencement, visiblement local et artisanal, évoque en arrière-plan l’hybridation des registres privé et public associée aux réformes néo-managériales des services publics liés à la justice et à sa mise en œuvre.