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Les tablettes de la loi

lieux critique collages activisme justice numérique
Paris, 2021
Résistant encore aux assauts de la pluie, un Moïse des temps modernes veille sur l’entrée de la rue Jean-Pierre Timbaud avec, en main, les Tables de la Loi version 2.0. La normativité portée par les GAFAM ferait-elle figure de nouveau décalogue ? C’est en tous cas ce que suggère ce collage de @Dugudus, faisant écho en cela aux nombreuses critiques adressées aux géants du web, dont services hégémoniques reposent sur des fonctionnements algorithmiques opaques. Canalisant une part prépondérante des activités en ligne, des domaines professionnels à la vie amoureuse en passant par le shopping et même le militantisme, les plateformes numériques organisent contenus et modes d’interactions via des assemblages de designs d’interfaces, de processus algorithmiques et de travail de modération dont les modalités et objectifs sont rarement explicités. Elles contribuent ainsi à l’essor d’une normativité numérique évoluant en parallèle des cadres législatifs nationaux et échappant souvent au contrôle étatique – ainsi qu’à la critique de leurs utilisateur.trices, peu audibles en raison de leur position asymétrique (voir notamment les affaires de shadow ban sur les réseaux sociaux). Reste à espérer que la Miséricorde des plateformes soit infinie…