Contributions

Une bonne convention

droit négocié mobilisation travail
Montréal, Québec, octobre 2018.

Les syndicalistes québécois de la CSN (Confédération des syndicats nationaux) ne veulent pas de salaires plus élevés, ni de meilleures conditions de travail pour celles et ceux qu’ils représentent. Du moins ne l’expriment-ils pas ainsi. Ce qu’ils veulent, c’est une bonne convention. Et ça, ils ne craignent pas de le faire savoir, recouvrant les vitrines ou, comme ici, les caisses d’un magasin du centre-ville de Montréal d’autocollants colorés sur lesquels s’affiche et se répète cette revendication. Dans un système de relations professionnelles décentralisé, la convention collective est négociée au Québec au niveau de l’établissement, dans les lieux de travail syndiqués. Elle détermine et encadre les conditions de travail et d’emploi de celles et ceux qui y travaillent. Les arrêts de travail (grèves ou lockouts) sont prohibés pendant la période de validité de la convention. Si sa durée d’application est en effet limitée, cette durée est elle-même, aujourd’hui, objet de négociations entre les parties. Or depuis qu’une modification du Code du travail a levé, en 1994, la limite légale de trois ans, on observe une tendance nette à l’allongement de la durée des conventions collectives d’établissement. Dans ce contexte, la négociation d’une nouvelle convention est d’autant plus attendue. Elle fait aussi l’objet d’une attention et d’une mobilisation syndicale accrues, dont sont directement témoins les clients qui règlent leurs achats à cette caisse relookée. Reste à savoir, toutefois, comment les négociateurs patronaux recevront cette revendication - car rien ne dit que syndicats et direction auront la même définition de ce qu’est une « bonne » convention.